
Le pardon n'est pas une simple gentillesse, c'est un abandon profond de notre besoin de juger et de nous voir comme des victimes. Les épreuves de la vie, qu'elles soient de nature émotionnelle, relationnelle ou professionnelle, trouvent souvent leur origine dans un sentiment de rancune. Ce dernier n'est rien d'autre qu'une manifestation d'un refus d'acceptation, alimenté par l'orgueil. L'orgueil, quant à lui, émerge d'un sentiment d'infériorité, enraciné dans la culpabilité.
Cette culpabilité, qui habite la majorité des individus, est généralement le fruit de l'illusion de la séparation. Nous nous sentons déconnectés de la vie, de l'amour divin, convaincus d'avoir été chassés du paradis. Or, cette perception de culpabilité influence notre réalité de manières subtiles et habituellement inconscientes.
La culpabilité nous rend plus enclins à des comportements autodestructeurs et à des décisions menant à des résultats négatifs. Par exemple, une personne se sentant coupable de ne pas être à la hauteur peut inconsciemment saboter ses relations ou ses opportunités professionnelles, perpétuant ainsi un cycle de négativité et de renforcement de la culpabilité.
Notre perception de la réalité est également biaisée par notre culpabilité. Nous devenons plus susceptibles de remarquer et d'interpréter les événements de manière négative. Une simple divergence d'opinions peut être perçue comme une confirmation de notre manque de valeur, renforçant encore davantage notre sentiment de culpabilité.
La culpabilité nous pousse à projeter nos propres sentiments négatifs sur les autres. Une personne se sentant coupable peut accuser son entourage de la critiquer ou de la juger, alors qu'en réalité, elle projette sur les autres ses propres jugements internes.
Lorsque la culpabilité est refoulée, elle peut se manifester physiquement sous forme de maux de tête, de troubles digestifs ou de douleurs chroniques. Cette somatisation est un signal de l'importance de reconnaître et de traiter notre culpabilité.
Le sentiment de culpabilité nous rend plus vulnérables aux relations toxiques. Attirés par des personnes qui nous critiquent ou nous rabaissent, nous renforçons notre image négative de nous-mêmes. Ces relations toxiques perpétuent et amplifient notre souffrance.
Un retour à l'équilibre passe par l'abandon du jugement et une écoute attentive de nos ressentis. En cessant de nous identifier aux idées de notre mental, nous percevons la réalité telle qu'elle est véritablement. Le pardon devient alors un processus libérateur, un renoncement au jugement et à la victimisation.
Des pratiques comme le Ho’oponopono peuvent aider à dissiper la rancune et à éliminer l'état de victime. En fin de compte, vivre en paix, sans jugement, est un objectif accessible à tous. Le pardon, en nous libérant de la culpabilité excessive, transforme notre perception et notre expérience de la vie. C'est un chemin vers une existence plus sereine et harmonieuse.
Riad Zein