
Nous voyons le monde à notre extérieur parce que nous substituons nos ressentis par la réflexion, créant ainsi une distance entre nous et notre moi intérieur. Les émotions brutes et authentiques nous connectent à notre essence, nous permettant de vivre pleinement le moment présent. En privilégiant la réflexion, nous risquons de bâtir une barrière qui nous éloigne de notre véritable nature.
Quand nous analysons constamment nos émotions, nous courons le risque de nous sentir déconnectés, devenant presque des observateurs de notre propre vie. Bien que ce mécanisme de défense puisse paraître bénéfique, il peut en réalité conduire à un isolement émotionnel et empêcher la formation de liens profonds avec autrui.
Favoriser la réflexion peut nous amener à percevoir le monde à travers un prisme déformé, où les expériences sont jugées plutôt que vécues. Cela peut mener à des malentendus, aussi bien avec nous-mêmes qu'avec les autres, car nous interprétons les actions et les paroles à travers une rationalisation excessive.
La tendance à la suranalyse peut engendrer anxiété et stress. Au lieu de ressentir, nous nous perdons dans des pensées qui peuvent devenir paralysantes, nous empêchant de vivre des émotions authentiques telles que la joie, la tristesse ou la colère. En prenant le temps de se reconnecter à nos émotions, nous apprenons à les accepter sans jugement.
Tenir un journal permet d'exprimer ses émotions tout en privilégiant une réflexion constructive. Partager nos ressentis avec des amis ou des proches renforce les liens et diminue la distance créée par la réflexion excessive. Participer à des activités collectives, comme des ateliers d'art ou des groupes de discussion, aide à rétablir cette connexion.
En conclusion, bien que la réflexion soit un outil précieux, On pourrait envisager de ne pas négliger l'importance des ressentis. La vie est un équilibre délicat entre l'introspection et l'expérience authentique. En rétablissant ce lien, nous pouvons mener une existence plus riche et plus significative.
Riad Zein