Du désir à la complétude
- Riad Zein
- 22 juin
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 23 juin

Intégrer nos sensations par le lâcher-prise
Nos sensations, qu’elles soient physiques, émotionnelles ou mentales, sont souvent vécues de manière automatique et réactive. Face à une tension, une contrariété ou un malaise, nous avons tendance à juger, fuir ou vouloir immédiatement contrôler ce que nous ressentons. Pourtant, le lâcher-prise ne consiste ni à nier ces sensations, ni à s’y abandonner passivement. Il s'agit plutôt d'adopter une posture d’accueil lucide et détendu : laisser être ce qui est, sans résistance ni précipitation à le modifier.
Une autre manière d’entrer en relation avec soi
Accueillir une émotion difficile, comme de la peur, une frustration au travail ou une douleur corporelle, sans s’y accrocher ni chercher à l’éliminer, permet une transformation subtile : nous cessons de lutter. Et dans cette absence de lutte, émerge une conscience plus fine, plus calme, de ce qui se vit en nous. C'est une présence simple, ouverte, où les sensations ne sont plus des ennemis à combattre, mais des messagères à écouter.
S’asseoir sur le rivage
Imaginez un océan agité. Chaque vague incarne une envie, un désir de contrôle, une quête de satisfaction immédiate. Nous passons notre vie à courir après ces vagues, à tenter de les chevaucher, sans jamais toucher terre. Le lâcher-prise, c’est comme s’asseoir sur le rivage : sentir la chaleur du sable sous nos pieds, observer les vagues aller et venir, sans vouloir les arrêter ni s’y perdre. Dans cette simple observation, la sérénité grandit.
Une plénitude qui inclut tout
En cessant de résister à nos sensations, nous découvrons une paix intérieure qui ne dépend pas des circonstances. Elle n’est pas forcément euphorique ou spectaculaire, mais pleine : elle embrasse tout, même l’inconfort, sans que cela devienne un problème. Ce n’est pas une absence de sensations, mais une présence paisible à ce qui est. Une manière d’être pleinement vivant, sans chercher à tout transformer.
Le plaisir change de nature
Dans cette attitude intérieure, le plaisir ne disparaît pas, il se transforme. Il n’est plus une récompense à atteindre, mais une résonance naturelle, un écho subtil de notre alignement avec l’instant. Le besoin compulsif de chercher du plaisir à l’extérieur se dissout. Non parce qu’on le rejette, mais parce qu’il n’est plus nécessaire pour se sentir bien. Il devient une note douce dans la mélodie de l’instant, et non son but.
Du manque à la complétude
À l’origine de nos poursuites effrénées, il y a souvent un sentiment diffus de manque, l’impression qu’il nous manque quelque chose pour être complet. Ce sentiment naît du mental, qui se projette sans cesse dans ce qu’il faudrait obtenir, réparer ou éviter. Mais lorsque nous revenons au présent, en contact profond avec nous-mêmes, ce manque se dissipe. Il ne s'agit pas de combler un vide, mais de reconnaître qu’il n’y avait jamais rien à combler. Ce retournement intérieur nous reconnecte à une complétude toujours disponible.
Conclusion
En intégrant nos sensations avec un lâcher-prise sincère, nous sortons du cycle incessant de réaction, de contrôle et de recherche. C'est un basculement intérieur, d’une grande douceur : de la tension à la présence, du manque à l’abondance d’être, de la dépendance à une liberté intime. Ce chemin ne nous éloigne pas du monde, il nous y reconnecte autrement : plus enraciné, plus libre, plus vivant.
Riad Zein
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