
L'ascension vers la maîtrise de soi transcende la simple accumulation de connaissances. La lecture assidue d'ouvrages consacrés à la spiritualité, à la psychologie ou au développement personnel n'engendre qu'une modification superficielle de la conscience. De même, la participation à des stages, des retraites et des ateliers, bien que louables, ne saurait suffire à combler l'aspiration profonde de l'être.
Lorsque l'attention se disperse vers l'extérieur, l'individu se borne à expérimenter les réalités d'autrui, s'éloignant de sa propre essence. L'imitation d'autrui entrave la rencontre avec l'être intérieur. L'érudition, la maîtrise spirituelle ou la renommée thérapeutique, fruits d'un labeur acharné, ne garantissent en rien l'épanouissement véritable.
L'objectif ultime réside dans la transcendance de la souffrance et l'avènement d'une paix perpétuelle. Or, la souffrance, ancrée dans le corps, l'esprit et l'âme, ne se dissipe ni par la lecture ni par l'intercession d'un guide. Sa transmutation requiert une traversée introspective de ces trois dimensions. La paix, émanation de l'âme, détient la sagesse nécessaire à la réalisation de soi.
L'union de l'âme et du corps engendre un centrage sur soi, source d'actions justes, émanant de la sagesse personnelle et non de celle d'autrui. L'individu est son propre maître, et la quête de la paix et du sens de la vie à l'extérieur de soi s'avère vaine tant que cette vérité n'est pas assimilée.
La focalisation de l'attention sur le corps, l'accueil de chaque sensation et vibration, conduit au centre de l'être. La constance dans cette présence corporelle révèle l'objet de la quête. Les sensations fortes, réponses à des stimuli extérieurs, ne sauraient se substituer à cette démarche intérieure.
L'enseignement, pour être bénéfique, doit résonner avec la sensibilité de l'individu, faute de quoi il demeure une simple information intellectuelle. L'âme, si on lui en laisse la liberté, discerne ce qui est propice à l'épanouissement. Laisser l'enseignement vibrer en soi, acte de confiance envers la vie, le transforme en actions justes, propices à l'élévation personnelle.
Lorsqu'un enseignement touche profondément l'être, il convient de le vivre pleinement, à travers le corps, plutôt que de l'interpréter. Son but est l'union avec l'individu, et non l'accumulation de connaissances.
Riad Zein