Quand le corps parle : émotions, énergie et douleur physique.

Et si nos douleurs physiques étaient parfois les messagères silencieuses de nos émotions refoulées ? L’idée selon laquelle les problèmes psychologiques ne sont pas confinés à l’esprit mais s’impriment dans le corps gagne aujourd’hui en reconnaissance, tant dans les approches thérapeutiques modernes que dans les traditions de sagesse anciennes. Chaque émotion serait alors porteuse d’une énergie, et cette énergie, lorsqu’elle n’est pas exprimée ou intégrée, peut se figer, créant des tensions ou des déséquilibres dans notre organisme.
Les émotions : des vibrations énergétiques dans le corps
Chaque émotion – agréable ou désagréable – génère une forme d’énergie ressentie physiquement : une chaleur, une crispation, une lourdeur, un rythme cardiaque qui s’accélère. Cette manifestation corporelle est une réponse naturelle. Mais lorsque des émotions fortes sont répétées, niées ou refoulées, elles peuvent laisser une empreinte durable. Cette énergie "cristallisée" perturbe alors la circulation fluide de notre vitalité.
Quelques exemples de cette somatisation :
Tensions musculaires chroniques : Le stress s'accumule souvent dans les épaules, la nuque ou le dos.
Troubles digestifs : Le ventre, généralement qualifié de "deuxième cerveau", est extrêmement sensible aux émotions.
Maux de tête ou migraines : La surcharge mentale ou émotionnelle peut s’exprimer par la douleur.
Fatigue persistante : Un état émotionnel négatif prolongé peut littéralement drainer notre énergie.
Posture altérée : La tristesse ou la honte peuvent inconsciemment nous pousser à nous replier sur nous-mêmes.
Le refoulement émotionnel : un mécanisme à double tranchant
Lorsque nous jugeons une émotion comme inappropriée, trop intense, ou simplement dérangeante, nous pouvons la refouler inconsciemment. Mais cette émotion ne disparaît pas. Elle reste logée dans le corps, comme une tension latente. Sur le plan énergétique, elle agit en profondeur : elle bloque, freine, dérègle.
Cette tension chronique peut se traduire par :
des douleurs physiques persistantes,
des troubles fonctionnels inexpliqués,
une fragilisation du système immunitaire,
voire le développement de maladies chroniques.
L’écoute corporelle et le pardon : un chemin de guérison
Face à ce constat, une question se pose : comment libérer ces tensions émotionnelles figées dans le corps ? La réponse pourrait bien résider dans l’acceptation consciente, mais aussi dans la libération par le pardon.
C’est ici que le principe du Ho’oponopono prend tout son sens. Cette pratique ancestrale hawaïenne repose sur une reconnaissance profonde de sa part de responsabilité face à ce qui se manifeste – que ce soit une douleur, une émotion ou une situation difficile. En répétant intérieurement les mots :"Désolé. Pardon. Merci. Je t’aime.", on initie un processus de nettoyage intérieur. Il ne s’agit pas d’un pardon moral ou tourné vers l’autre, mais d’un acte de pacification intérieure, qui permet à l’énergie bloquée de se libérer.
L’attention transforme, la présence libère
Plutôt que de résister à nos émotions ou de les juger, il s’agit de les accueillir pleinement, dans leur dimension corporelle, en les enveloppant d’une intention de réconciliation.
Quelques principes clés :
L’acceptation libère la tension : Ce que l’on refoule s’enracine, ce que l’on accueille peut s’évacuer.
Le pardon rétablit la paix : Ho’oponopono nous enseigne que la guérison vient d’un retour à l’harmonie intérieure.
L’attention transforme : En posant notre conscience sur la sensation physique de l’émotion, on permet à l’énergie de se remettre en mouvement.
Le corps devient un allié : Il ne s’agit pas de “penser” l’émotion mais de la ressentir, de lui laisser de l’espace.
La présence apaise : Lorsqu’on ne fuit plus la sensation, l’émotion n’a plus besoin de crier pour être entendue.
Conclusion : écouter, accueillir, pardonner, libérer
Notre corps ne ment jamais. Il est le témoin fidèle de notre histoire émotionnelle, y compris de ce que nous n’avons pas su ou pu exprimer. Plutôt que de le considérer comme un simple réceptacle passif, il est temps de le reconnaître comme une porte d’accès à la guérison.
En apprenant à écouter nos douleurs, nos tensions, nos sensations, en y apportant l’acceptation et le pardon, nous ne faisons pas que soulager nos maux : nous reconnectons avec nous-mêmes. Et dans cette reconnexion profonde, se trouve souvent la transformation que l’on cherchait ailleurs.
Riad Zein