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🧭 De l’identification à la lucidité : une voie vers le soi véritable

Dernière mise à jour : 26 sept.

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Pour entrevoir la nature du soi et accéder à une perception plus limpide du réel, il convient d’abord de scruter les formes d’attachement qui nous lient à ce que nous croyons être. L’enjeu n’est pas de renier notre identité, mais de discerner ce qui en nous observe de ce qui est observé.


🧩 L’identification : une illusion de fusion


L’identification est ce processus subtil par lequel la conscience se confond avec ses contenus : pensées, émotions, rôles sociaux, possessions, ou encore les reflets que les autres projettent sur nous. Lorsque l’esprit formule "je suis un échec", il ne fait que superposer une pensée à l’être, oubliant que cette pensée n’est qu’un phénomène transitoire, non une essence. De même, s’identifier à une fonction sociale revient à lier sa valeur à une contingence extérieure, instable par nature.


Ce "moi" auquel nous nous accrochons est souvent une construction mentale, un agrégat de souvenirs, de jugements et de récits. Il nous éloigne de l’expérience immédiate de l’être, toujours présente mais voilée par le tumulte des formes.


🧘‍♂️ La non-identification : un exercice de présence


La non-identification ne consiste pas à rejeter les pensées ou les émotions, mais à les accueillir sans s’y confondre. Elle repose sur une posture intérieure d’observation pure, où le sujet ne s’englue pas dans les objets de sa conscience. C’est le cœur de la pratique contemplative : reconnaître que les phénomènes mentaux apparaissent et disparaissent, tandis que la conscience qui les perçoit demeure.


Dans cet espace entre le voyant et le vu, entre le penseur et la pensée, se révèle une dimension plus profonde du soi — non pas construite, mais simplement là, silencieuse et immuable.


🌌 Les fruits de la désidentification


🧭 Connaissance de soi


En se détachant des masques mentaux, l’être découvre une stabilité intérieure, une présence qui ne dépend ni des circonstances ni des récits. La question "Qui suis-je ?" cesse d’être une énigme intellectuelle pour devenir une expérience directe, une plongée dans l’intimité du vivant.


🌍 Perception du réel


L’identification colore le monde de nos peurs, de nos désirs et de nos croyances. Elle crée une réalité subjective, souvent déformée. En se libérant de ces filtres, la conscience peut enfin rencontrer le réel tel qu’il est — nu, changeant, mais toujours là. L’action devient alors réponse à ce qui est, et non réaction à ce que l’on croit.


Ainsi, la non-identification est une ascèse intérieure, une discipline du regard. Elle nous invite à passer du "je suis mes pensées" au "je suis celui qui les voit", et par là, à retrouver la liberté d’être. C’est une voie vers la clarté, la paix, et la vérité de soi.



Riad Zein



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